En 62 ans d’existence, le concours de l’Eurovision a connu de nombreux scandales. Cette année encore, la victoire de l'israélienne Netta est controversée avec une pétition lancée en Islande rassemblant plus de 18 000 signatures visant à annuler l’organisation de la prochaine édition par Israël. Le pays est en effet remis en cause après les récents événements près de sa frontière.
Ce qui demeure l'un des plus anciens programmes télévisés au monde et le concours musical le plus important produit ainsi de nombreuses controverses issues d'une multitude de rapports politiques.
Retour sur 62 ans de chanson et de scandales en tout genre avec un TOP 5 des polémiques autour de l'Eurovision !
1 : La dictature en musique
En 1964, alors que le Concours est organisé au Danemark, de vives protestations émanent de la population danoise concernant la participation de l’Espagne et du Portugal. Ces pays sont en effet encore des dictatures militaires aux politiques très dures.
Le premier incident de l’Eurovision survient alors quand un homme surgit sur scène brandissant une bannière avec les termes « Boycott Franco et Salazar ». Tandis qu’il est vite évacué par la sécurité, la caméra qui filmait la scène fait alors un plan fixe sur le tableau de vote. En 1969, l’Autriche refuse aussi de participer au Concours organisé alors par l’Espagne, toujours sous la dictature de Franco.
2 : Le boycott d’Israël
En plein contexte géopolitique complexe, la diffusion de l’intégralité du concours pose problème à de nombreux pays du Moyen-Orient à cause de la participation d’Israël. Tous passent alors des spots publicitaires pendant la prestation du pays israélien afin de masquer son passage au concours.
Léger problème : Israël est le grand favori du concours cette année-là, en 1978. Au moment où la victoire du pays devient évidente, tous les états voisins mettent alors fin à la retransmission de l’émission de façon abrupte. La Jordanie en particulier s’est fait remarquée, non seulement en réalisant un gros plan d’un bouquet de fleurs pendant le vote, mais surtout en annonçant le lendemain dans les journaux jordaniens la victoire de la Belgique, seulement finaliste.
3 : Le conflit Ukrainien
Les fortes tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine ont des conséquences sur le bon déroulement de la compétition en 2017. Après le retrait de l'Ukraine du concours en 2015 suite à sa situation géopolitique instable, le pays qui organisait alors l'Eurovision en 2017 a interdit la candidate russe d'entrer sur son territoire.
Les raisons : cette dernière, Yulia Samoilova, a donné un concert en Crimée après l'annexion du territoire par la Russie, ou elle est entrée sans autorisation de l'Ukraine, ce qui est interdit par sa loi. Cette décision a ainsi été perçue comme un choix politique et une provocation par les autorités ukrainiennes, ce que nie d'ailleurs la Russie.
Cela a alors justifié une interdiction d'entrée sur le territoire ukrainien de 3 ans pour la chanteuse. Etant donné qu'aucun accord n'a été trouvé entre les principaux concernés, la Russie s'est retirée de la compétition un mois avant la finale
4 : Une chanson qui lance la révolution
La chanson portugaise E depois do adeus reste gravée dans l'histoire de l'Eurovision comme le seul titre à avoir lancé une révolution nationale. Même si son interprète José Calvário finit en dernière place du concours en 1974, cette chanson d'amour a été utilisée comme signal de déclenchement du coup militaire de la révolution des Œillets, qui renverse la dictature portugaise. Cet événement, crucial dans l'histoire du Portugal, représente le début de la démocratisation du sud de l'Europe, avec la chute des dictatures espagnole et grecque par la suite.
5 : Un hymne anti-Poutine ?
En 2009, alors que la Russie héberge le concours, la Géorgie décide de se retirer suite au conflit armé d’Août 2008 qu’il l’oppose au pays organisateur. L’ancien territoire de l’URSS revient cependant sur sa décision, et présente à la suite d’une sélection nationale ouverte, de présenter au concours le titre « We Don't Wanna Put In » du groupe Stefane et 3G.
Elle suscite alors la controverse, notamment en Russie ou la chanson est perçue comme une attaque personnelle à l’encontre du président russe. Cette dernière peut en effet avoir un double sens en anglais : « Nous ne voulons pas prendre en compte » ou « Nous ne voulons pas de Poutine ». Le morceau est alors refusé par la commission après un article du règlement qui stipule qu'aucune allusion politique ne peut être faite dans les paroles d'une chanson.
Après avoir eu le choix de modifier ou de changer le morceau en question, la Georgie refuse toute modification et plaide l’atteinte à la liberté d’expression. Le groupe en question avouera tout de même plus tard que l’objectif final était bien de ridiculiser Vladimir Poutine.