Le SNEP, Syndicat national de l'édition phonographique est une association interprofessionnelle qui défend les intérêts de l'industrie française du disque phonographique depuis 1922
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Qu'est-ce que cela implique ?
Les seuils des certifications ne seront bientôt plus les mêmes !
En effet, face aux changements que connaît l'industrie musicale, le SNEP a décidé de changer l'attribution de certaines de ses certifications. Ainsi, les seuils pour les certifications des singles sont rehaussés. Aussi, depuis le 27 avril 2018, concernant le streaming, seule la consommation prenium (issu des abonnements payants) sera prise en compte. En effet, seuls les streams issus des abonnés des différentes plateformes comptent (Apple Music, Spotify, Deezer, Napster). Ainsi, aujourd'hui, l'abonnement aux plateformes représente 83 % des revenus du streaming et tout de même 35 % des revenus du marché du disque en France.
Singles – Équivalences Streams (streaming + téléchargements) :
Singles or : 15 millions d’équivalent streams (contre 10 millions auparavant)
Singles platine : 30 millions d’équivalent streams (contre 20 millions auparavant)
Singles diamant : 50 millions d’équivalent streams (contre 35 millions auparavant)
Du côté des certifications pour les albums, le SNEP fonctionne avec la même combinaison qu'auparavant : streaming + téléchargements + physique
Ainsi, les écoutes en streaming sont converties en équivalent-ventes et ajoutées aux ventes physiques (CD & Vinyles), et aux ventes en téléchargement. Aussi, pour convertir le streaming en ventes d'album, on additionne les volumes d’écoutes en streaming de tous les titres d'un album : le titre le plus écouté est divisé par 2, puis on divise ces volumes par 1000 pour obtenir l'équivalent-ventes.
Albums – Équivalences ventes (physique + streaming + téléchargements) :
Albums or : 50.000 Équivalent ventes
Albums platine : 100.000 Équivalent ventes
Albums double platine : 200.000 Équivalent ventes
Albums triple platine : 300.000 Équivalent ventes
Albums diamant : 500.000 Équivalent ventes
Quelques chiffres et complément d'informations
Ainsi, dans les années 2000, l'effondrement des ventes de CD a mécaniquement provoqué la dégringolade des certifications attribuées, passées de 644 en 2001 à seulement 73 en 2006
Aussi, il fallait faire quelque chose. En effet, le seuil pour un disque d'or n'avait pas bougé depuis 1973 (10. 000 ventes). Il a donc été baissé en 2006 (75.000). Puis 2009 (50.000), au rythme de la débandade. Ainsi, aujourd'hui, 100.000 ventes suffisent pour décrocher un album de platine. Sachant que c’était 300.000 il y a vingt ans... Alors, encore plus spectaculaire ! Dans les années 80, il fallait écouler 500.000 exemplaires pour un single d’or, désormais, en 2013, le seuil est tombé à 75.000. Mais, ces ajustements radicaux ne sont rien par rapport à la révolution consécutive au bouleversement des modes de consommation de la musique, soit l'intégration du streaming dans les procédures d’attribution. Ainsi, aux Etats-Unis, la RIAA (Recording Industry Association of America) a modifié ses règles, en 2013 pour les singles, et en 2016 pour les albums. Avec des conséquences parfois spectaculaires. En effet, 3 albums et 21 singles de Michael Jackson ont obtenu de nouvelles certifications d'or ou de platine grâce au nouveau mode de calcul. Aussi, comme évoqué, ci-dessus, depuis 2016, en France, les certifications du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) sont attribuées en additionnant les performances de streaming aux ventes physiques. Désormais, la méthode consiste à convertir les écoutes en «équivalents ventes», selon l'équation suivante : soit, 1.500 écoutes en streaming d'un titre de l'album sont comptabilisées comme une vente de l'album en question. Aussi, pour obtenir un disque de diamant (500.000 exemplaires) comme Angèle (2019), il faut, par exemple, vendre 250.000 CD ou vinyles, et ajouter 25.000 «équivalents ventes» grâce au streaming et aux téléchargements. Ce ratio de 1.500 écoutes pour une vente est récent puisque, jusqu'en janvier 2019, 1.000 streams suffisaient. Aussi, depuis avril 2018, les écoutes gratuites (financées par la publicité) sont exclues du décompte, seules les écoutes payantes (les abonnements «premium») étant désormais comptabilisées. Ceci afin de « refléter, dans les classements, un engagement réel du consommateur », justifie Alexandre Lasch, directeur du syndicat national de l'édition phonographique. En effet, le volume et les chiffres d'affaires de chaque mode de consommation de la musique guident ces ajustements. Or, depuis trois ans, le regain du marché est clairement tracté par le streaming. « Avant ces modifications, nous étions souvent interpellés sur les réseaux sociaux par les artistes eux-mêmes, qui nous disaient que c’était trop facile d'obtenir des certifications tant les volumes de streams augmentaient,poursuit Alexandre Lasch. On a entendu cela. C'est ce qui nous a amenés à modifier certaines règles, en particulier sur les singles, dont les seuils ont été rehaussés de 50 %, pour la première fois depuis la crise du disque.» Aussi, les récentes décisions du Snep n’ont pas toutes été du goût de Deezer, Spotify ou Qobuz. En effet, les plateformes se plaignent surtout de ne pas avoir été consultées alors qu’elles boostent le marché. « Ça nous a fait bouillir », s'insurge Ludovic Pouilly, président de l’ESML (syndicat des éditeurs de service de musique en ligne), qui déplore que la pondération, dans les calculs, du physique et du numérique ait été révisée au détriment de ce dernier. Également directeur des relations labels et industrie chez Deezer, il menace : « S'ils continuent, on arrêtera de leur livrer nos data, sur lesquelles les certifications sont calculées ». Donc, afin de résorber les tensions, un groupe de travail a été créé. En effet, il réunit le syndicat national de l’édition phonographique, l’ESML. Ainsi que l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI), qui revendique 130 membres dont Wagram, Because, Tôt ou tard et Believe. Aussi, habilitée à attribuer des certifications selon les mêmes règles que le Snep, l’UPFI s’interroge beaucoup sur « l’hyperconcentration sur un faible nombre de titres et d'artistes représentatifs d’un seul genre musical »,explique son directeur général, Jérôme Roger.
Marché 2019 de la musique enregistrée
L'essor du streaming par abonnement et le succès des artistes produits en France, moteurs de l'élan retrouvé de la musique enregistrée
Pour l'année 2019, le marché français de la musique enregistrée affiche une croissance soutenue de 5,4% avec un chiffre d'affaires de 772M€ ; incluant les ventes physiques et numériques, les droits voisins des producteurs et la synchronisation. Streaming = 59% des ventes (abonnements premium). Le nombre d'abonnements a augmenté de +1,7 million, et a ainsi franchi pour la première fois en 2019 le cap des 10% de la population. En progression de 18,5%, les abonnements premium génèrent désormais près de 80% des revenus du streaming, et près de la moitié (46%) des ventes totales. Les CD, ils progressent aussi de 18,5%. Avec 625 M€ pour les ventes physiques et numériques, le marché 2019 rattrape tout juste le niveau d'il y a 10 ans et ne représente encore que 44% de celui de 2002... 2019 confirme encore une fois le plébiscite du public français pour les artistes produits dans l'hexagone. En effet, 19 des 20 meilleures ventes d'albums sont des productions locales, d’expression française.
Derrière ces performances remarquables, il est important de relever un autre indicateur de la vitalité des productions musicales dans notre pays, celui de l'émergence de nouveaux artistes. En effet, 46 jeunes talents placent un premier album dans les 200 meilleures ventes. C'est près d'un quart du Top de l'année. Avec 121 albums et singles certifiés à l'export, la production française améliore encore les scores relevés à l'international ces dernières années, tous genres musicaux confondus et nouveaux talents compris. En 2019, ce sont 28 artistes qui ont été certifiés pour la première fois !
À propos du SNEP : Le SNEP, syndicat national de l'édition phonographique, est la principale organisation patronale regroupant les producteurs, éditeurs et distributeurs de musique enregistrée, partenaires des artistes de la musique. Il représente les intérêts de l'ensemble des labels français, de toutes tailles et de tous horizons musicaux, dont le chiffre d'affaires s'est élevé en 2018 à 735 millions d’EUR. Le SNEP est membre de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), du MEDEF et de la Fédération des entreprises du spectacle, de la musique, de l'audiovisuel et du cinéma (FESAC). Son conseil d'administration est composé des dirigeants des sociétés ARB Music, Sony Music France, Tricatel, Universal Music France, Verycords et Warner Music France.
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